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Ombres Chinoises
11 novembre 2012

A la recherche de la vérité perdue...

Message à une de nos collègues à propos d'un e-mail dans lequel cette dernière évoquait le fait qu'elle était triste ainsi que mécontente qu'on ne lui accorde plus notre confiance et qu'Anne-Cécile lui ait fait perdre la face.

Bonsoir ***,

 

je te réponds à partir de la boîte e-mail de Jérôme car j'ai trop de soucis avec "gmail" en ce moment. Nous avons tout de même pu ouvrir ton e-mail pour le lire.

 

Voici notre version des faits :

 

Le mardi 30 octobre 2012, Anne-Cécile et toi êtes allé-e-s dans le bureau du directeur adjoint du département des langues. Vous y avez croisé **** qui a expliqué à Anne-Cécile que ** lui donnerait un papier à signer. En sortant du bureau, tu as dit à Anne-Cécile que, selon le nouveau règlement, nous (Anne-Cécile et Jérôme) ne nous occuperions plus des examens finaux écrits. Tu as également informé Anne-Cécile que ces papiers ne changeraient rien à votre façon de procéder pendant le cours de 2e année.

Anne-Cécile a prévenu Jérôme qui était très agacé. Jérôme est allé demander des précisions à ** en 404, cette dernière a répondu à Jérôme que "ce n'était rien et qu'elle ne savait pas de quoi il s'agissait." Jérôme lui a alors dit : "Tu es la responsable du département de français de cet institut et tu ne sais pas ce qui est écrit dans ce contrat en langue française ?!".

Jérôme est retourné dans la salle 416, il t'a demandé quels étaient ces papiers et tu as répondu "Je ne sais pas, c'est le directeur qui a décidé".

 

Plus tard, Anne-Cécile et Jérôme ont lu ce fameux "avis" avec difficulté pour raison d'un grand nombre d'erreurs (mauvaises constructions syntaxiques, mauvais choix d'articles, erreurs de pluriel, expressions inadaptées au contexte etc.) Il allait de soi que nous ne pouvions pas signer un pareil document... le sens de certaines phrases nous était abscons, cela pouvait "tout et ne rien dire". Anne-Cécile a alors pris la décision de corriger le contrat (la forme et non le sens) et de le rédiger de nouveau.

Pourquoi un tel acte ?

- En tant que professeure de français, c'est une déformation professionnelle que de vouloir "corriger" ne serait-ce qu'un minimum... En Serbie, Anne-Cécile corrigeait déjà régulièrement les courriers et autres papiers administratifs de l'école-association où elle enseignait. Par ailleurs, la maman d'Anne-Cécile est elle-même correctrice de certains cours du Centre National d'Education à Distance (le C.N.E.D.). Dur, dur de résister à la tentation...

- ... d'autant plus qu'Anne-Cécile aurait tout simplement eu honte de se contenter de signer cet avis comme si elle n'en avait pas vu les maladresses. Et si ce document venait un jour à atterrir dans les mains d'un "spécialiste" (un inspecteur), jugerait-il le niveau de la professeure française à partir de cet avis ?

- Cette correction avait bien évidemment pour objectif d'éviter toute confusion quant aux phrases hermétiques à la première lecture.

Anne-Cécile, aidée de temps à autre de Jérôme et d'autres Français-e-s, a pris le temps d'étudier le texte afin d'écrire une nouvelle version se rapprochant au maximum du texte original. Elle se devait également d'avoir recours à un langage plus "officiel".

 

Le mardi 6 novembre 2012, Anne-Cécile t'a en effet soutenu qu'elle ne signerait pas "L'avis sur l'arrangement des cours français et des affaires concernées" pour les raisons évoquées ci-dessus. En te faisant part des erreurs que comportait le document, elle n'avait aucunement l'intention de te faire perdre la face (une notion qui existe à peine dans la culture française et européenne plus généralement) ; elle voulait tout simplement te faire prendre conscience qu'elle acceptait de coopérer selon les volontés de l'institut et que c'est dans ce but qu'elle était en train de rédiger l' "Avis de modification du déroulement des cours de français et autres points relatifs à l'enseignement de cette langue"... afin d'être sûre de ce qu'elle signait !

Elle t'a alors rappelé que, selon le nouveau règlement, la gestion de l'enseignement devrait changer... ce à quoi tu as répondu que tu ne connaissais pas le contenu du document puisque tu ne l'avais pas lu. Anne-Cécile, qui avait vu que tu avais apposé ta signature sur l'avis, t'a affirmé que tu avais signé le règlement. Tu lui as répondu que non et que quelqu'un d'autre avait peut-être signé à ta place. Anne-Cécile était atterrée par une telle remarque, tu acceptais que quelqu'un signe un papier officiel pour toi ? Un papier que tu n'avais pas lu, de surcroît ? Anne-Cécile a en effet jugé cette acceptation lâche de ta part et elle te l'a dit... Elle a une fois de plus oublié de se plier aux jeux de face chinois. Serait-ce un tort de sa part ?

 

Lorsqu'elle t'avait mentionné l'aspect bringuebalant de la traduction de "l'avis", elle ignorait qui en était l'auteure. Ta grammaire étant d'ordinaire rigoureuse, elle n'imaginait pas que tu écrives "des sujets orals". A vrai dire, ceci était sans importance, le but n'étant pas de rejeter la faute sur quelqu'une.

 

Quelques minutes plus tard, toujours le 6 novembre 2012, Anne-Cécile a effectivement signalé au directeur adjoint qu'elle et Jérôme avaient bien l'intention de signer le règlement mais qu'il lui fallait du temps pour le réécrire. C'est "le règlement corrigé" auquel elle se référait. Sinon, pourquoi se serait-elle donné du mal pour corriger cet avis ? Jamais Anne-Cécile t'aurait tenu un propos, puis le contraire au directeur adjoint... Anne-Cécile déteste les mensonges !

 

Le 9 novembre 2012, Anne-Cécile et Jérôme ont rendu la version originale (corrigée) du règlement  ainsi que cinq nouvelles versions réécrites. ** a affirmé ne pas être responsable de certaines erreurs car il s'agissait de la partie (celle concernant le principe de fonctionnement des cours en binôme) que tu aurais traduite, nous a-t-elle dit. Surpris, nous lui avons répondu que tu nous avais assuré ne pas avoir lu et signé ce document et ainsi ne pas être avertie de son contenu. ** nous a soutenu le contraire.

En classe, Anne-Cécile a confié à ** qu'elle regrettait que tu lui aies menti. C'est qu'elle croyait **. Cette dernière semblait gênée et a alors dit à Anne-Cécile qu'elle avait signé l'avis la première, qu'elle l'avait déposé dans le bureau et que c'était peut-être **** qui l'avait signé pour toi... Puis elle a pris son téléphone et a envoyé un message (j'ignore qui en était le ou la destinataire).

 

Nous comprenons (surtout Jérôme) que tu ne sois que vacataire au sein de cet établissment et que tu te plies à certaines demandes et exigences de l'institut. Mais cette affaire semble être un véritable panier de crabes... nous en venons donc à douter de ton honnêteté (face à tant de contradictions venant de toi) alors que nous t'apprécions réellement.

Jusqu'à quel point peut-on trahir ses valeurs humaines pour gagner de l'argent ? A chacun-e de décider pour soi-même et de l'assumer bien sûr. Faire des compromis, c'est effectivement normal. "Être un travailleur ou une travailleuse esclave, c'est une autre affaire"... Le travail est important car il assure une rentrée d'argent pour pouvoir vivre... mais peut-on toujours accepter qu'il soit aliénant (surtout dans l'enseignement) ?

Peut-être as-tu lu "Le Capital", de Karl Marx puisque ce grand homme semble au programme en licence en Chine, peut-être pourras-tu appuyer ton argumentation sur ses théories socio-économiques pour m'expliquer ta position ?

 

En espérant pouvoir coopérer en harmonie ne serait-ce que le temps des cours, pour le bien-être et la progression des étudiant-e-s... si sympathiques.

 

Anne-Cécile... partisane de la vérité.

 

** : une collègue chinoise avec qui nous travaillons depuis fin août, la relation entre elle et nous est très tendue...

*** : une autre collègue chinoise avec qui nous entretenions de bonnes relations jusqu'à présent.

**** : un professeur chinois d'anglais, supposé jouer le médiateur mais bien entendu encarté au PCC. Parvient-il à être impartial ? Nous vous laissons faire vos hypothèses...

Phrase en italique : en réalité, je ne savais plus qui croire...

 

Anne-Cécile... en direct de Dongfang Xueyuan. ;-) A bientôt pour de nouvelles aventures !

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